La résilience

 

La “résilience” est l’un des concepts centraux du mouvement de Transition.

Ce terme a été popularisé en France par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, pour décrire les cas dans lesquels une personne parvient à surmonter un traumatisme et à mener malgré tout une vie heureuse ou en tous cas “normale”. Mais à l’origine, le mot “résilience” est issu de la physique et de l’écologie scientifique. Il désigne la capacité d’un système à affronter des événements perturbateurs importants sans s’effondrer, la capacité à conserver ou à retrouver un fonctionnement normal malgré les chocs subis.

 

Les sociétés occidentales ne sont absolument pas résilientes face aux conséquences du pic pétrolier et du changement climatique. Ces conséquences commencent déjà à se faire sentir, mais elles vont bientôt s’accentuer très fortement, et dans l’état actuel de notre organisation économique et sociale, nous ne serons alors plus du tout capables de répondre à nos besoins dans des conditions correctes (pour se nourrir, se chauffer, se déplacer, se soigner, etc.).

 

Construire la résilience à l’échelle des territoires est indispensable car cela leur permettra d’être mieux protégés face aux conséquences du pic pétrolier (cf. Rob Hopkins, Manuel de transition, p.61) :

– certains éléments de notre système économique et social seront très endommagés ou hors d’état de fonctionner, mais le choc ne se répercutera pas à l’ensemble du système.

– nous serons mieux capables d’imaginer et de faire fonctionner des solutions créatives et adaptées à notre territoire, à nos contraintes et à nos ressources.

– nous pourrons satisfaire nos besoins les plus essentiels malgré une baisse très importante de notre capacité de déplacements et de transports.

>> La résilience, c’est le fait d’être “mieux préparés pour un avenir plus sobre, plus autosuffisant, et qui favorise ce qui est local.

 

Pour le mouvement de Transition, le concept de résilience est profondément lié à celui de relocalisation. Face au pic pétrolier, la réponse ne peut être que locale. Puisqu’il sera bientôt impossible d’importer des objets, de la nourriture et de l’énergie produis très loin de l’endroit où ils sont consommés, alors il faut se défaire le plus possible de la dépendance aux importations (et aux exportations), et il faut relocaliser toutes les activités sociales et économiques qui le peuvent.